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Tous uniques, chacun de nos pulls a son histoire..
23/05/2022
Alors qu’au fil de la conversation, Mélodie, me parle du pull qu'elle avait mis, le jour où elle est venue rependre possession d'un de ses gilets préféré, opéré par la clinique.
Quelques temps plus tard elle m’offre ce Haiku, trame de l’attachement qui la lie à son pull zippé. Gilet qu’elle avait délaissé et qu’elle reporte désormais avec la joie que lui procurent ses couleurs et un cœur désormais léger.
"Lorsque j’étais ado, boutonneuse et solitaire,
il n’y en avait qu’un qui m’était loyal par tous les temps,
c’était mon bon pull Alfred.
Notre vie commune,
colorée et vindicative a commencé à Berlin
dans une boutique de vêtements de seconde main.
Comme il ne plaisait pas à tout le monde,
je le traitais comme un ami incompris que je me dois de faire connaître :
« Tu viens à la soirée demain soir ?
- Oui, je peux venir avec Alfred ? ».
Tellement chaleureux,
tellement chatoyant,
un vrai transfert s’est finalement opéré :
« Mademoiselle, quel est votre petit nom ?
- Alfreda. »
03/03/2022
BAMBIGIRAFON
Prologue
La parole est au pull-over...
Mon histoire est inédite, singulière et je vais vous la conter au plus près des événements vécus. Tout commença le jour où ma génitrice, Fan, eut une de ses idées lumineuses qui n'appartiennent qu'à elle : TRICOTER Sans doute a-t-elle regretté toute sa vie de ne pas être à la hauteur de la digne lignée familiale. Paulette sa mère était une tricoteuse née et lorsque Fan était enfant, elle était remarquée par ses institutrices grâce à ses pulls, ses gilets tricotés maison. Ces dernières s'attardaient et commentaient le jacquard du bonnet ou le point prestigieux du pull-over tricoté maison et je crois avoir compris en écoutant Fan qu'elle était fière d'être remarquée par ses attributs familiaux qui valorisaient son ascendance. Tout commença le jour où son amie Régine, très talentueuse dans le domaine, lui montra une de ses multiples créations destinées à ses petits-enfants. Qu'à cela ne tienne, se dit-elle ! Lilou ma petite fille aura, elle aussi, son pull-over fait main par sa digne grand-mère (même si celle -ci n'avait jamais manifesté beaucoup d'aptitudes dans le domaine !!!!) Aussitôt l'audacieuse emprunta le catalogue Phildar duquel son amie extrayait ses modèles. Fan tomba sous le charme de mon modèle, un petit faon Bambi regardait avec tendresse sa potentielle génitrice. Sans attendre, elle fila acheter la totalité du matériel : laine coloris nuage, houblon, turquoise... Aiguilles, du trois, je crois....
Et ce fut le début, l'origine de ma mise au monde...
Chapitre I
Passage à l'acte
La parole est à la génitrice...
L'enthousiasme s'émoussa rapidement lorsque je pris la mesure de la tâche qui m'attendait.
Quelques mois passèrent....... Je me décidai à entreprendre le dos : cinq cm de côtes et vingt-cinq cm de jersey, un rang de mailles à l'endroit, un rang de mailles à l'envers. Laborieusement, le dos fut tricoté sous le regard dubitatif de Paulette (ma maman) qui ne cessait de répéter « y' a trop de mailles ! y' a trop de mailles !!! Le pull sera trop grand, le pull sera trop grand pour Lilou! Paulette n'imaginait pas que la réalisation s'annonçait sur un temps long, quasiment un changement d'échelle de temps pour la réalisation d'un tricot. Paulette se montrait très pessimiste. Pauvre mamie, depuis qu'elle était au Mont Bayard dans sa maison de retraite à St Claude, elle n'avait plus le cœur à tricoter mais demeurait toutefois lucide quant à mon audacieuse initiative ! Nanou, l'amie de toujours de tante Marguerite, avait pour habitude de rendre visite aux résidentes de l'EPAD et me proposa très gentiment de me monter le dos.
Ce qu'elle fit en une soirée !
Chapitre II
FAN....
Le tricot fut laissé "en plan" quelques mois, le temps de reprendre des forces. Mais qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque je me décidai à remettre l'ouvrage sur le métier. Des petits trous émaillaient ma création. Je découvre qu'un escadron de Tineola bisselliella résistants à mes boulets de naphtaline, des insectes kératophages, avides de cachemire avaient tout saccagé. Véronique, une connaissance du fond des Vennes (quartier de Cinquétral) maîtresse tricoteuse, compatissante me proposa de détricoter et de retricoter le dos.
Ce qu'elle fit en une soirée !
Chapitre III.
Un an plus tard... FAN
Les vacances d'été à Cinquétral approchaient, il s'agissait de se hâter afin que le jour de la rentrée, Lilou arbore Bambi sur son pull-over !
La naissance de BambiGirafon
Deux centimètres de côtes et cinq centimètres de jersey.... pour qu'enfin apparaissent les quatre petits sabots de notre cervidé ! L'accouchement du faon se déroulait avec un décompte précis de mailles : d'abord les quatre petites pattes puis le ventre parsemé de petites tâches claires La petite queue très réussie élevait l’ensemble ! Maille après maille, allers et retours, l'image tant attendue se dessinait sous mes yeux.
Toutefois une difformité apparut au niveau du cou de Bambi.... Il faut savoir qu'un débat avait eu lieu entre mon amie Marie-Chantal et moi. Pour réaliser le cou, faut-il ôter des mailles à chaque aller ou seulement après chaque aller et retour ? L'option choisie fut d'ôter une maille à chaque aller et retour. Et ce qui devait arriver, arriva... Le cou du petit faon s'allongea, s'allongea et ressemblait de plus en plus à celui d'une girafe. Les voisines furent interrogées, chacune y alla de son commentaire : -c'est une illusion d’optique ! Dit l'une d'entre elle, c'est normal ! -lorsque les mailles seront retirées, le cou de Bambi redeviendra normal, dit une autre…. Sauf que... il n'y avait plus de place pour la tête de Bambi !!!
Et c'est là qu'à nouveau Véronique (du fond des Vennes), la maîtresse tricoteuse empoigna l'ouvrage pour redonner à BambiGirafon un cou plus conforme.
Ce qu'elle fit en une soirée !
Chapitre IV
FAN
A la fin de l'été, la rentrée approchant, l'amie Régine décida de terminer l'ouvrage. Les manches furent montées, l'encolure dessinée... Le tout emballé dans un petit papier de soie. Le jour de la rentrée, Lilou arbora BambiGirafon qui fit sensation mais déclara très vite que Bambigirafon la "grattait" un peu ! Un bain un peu chaud donna le coup de grâce à Bambigirafon.
Épilogue
La parole est à Bambigirafon
Quelques mois s'écoulèrent.... J'entrai à la Clinique du pull à Paris après un long voyage. Julie, la talentueuse chirurgienne m'apporta tout le soin nécessaire ainsi je retrouvai mon drapé et mes couleurs, le bleu nuage, la couleur houblon des champs, le marron sauvage ....
Ce qu'elle fit en une soirée ?
Á Paulette
02/02/2022
Norbert est enthousiaste, volubile et communiquant, c’est normal cela à longtemps été son métier !? C’est aussi un ami. Alors que nous évoquions les débuts de ma clinique du pull et ses histoires de pulls, des mots, des phrases, des idées fusent et à l’arrivé en cadeau cette tranche de vie
Je m’efface et vous la livre ; bonne lecture…
Merci encore pour votre pull
Si la soirée était exquise
J’ai dû paraître bien ridicule
De frissonner sous une bise
Quand au sujet de votre pull
J’avoue garder quelques scrupules
De n’pas m’en être déshabillée
Quand vous m’avez raccompagnée
Bien que je recèle votre pull
N’y voyez là aucun larcin
Une simple affaire de molécules
Votre parfum s ’y maille au mien
Je pars demain à la campagne
Permettrez-vous qu’il m’accompagne
Ou trouvez-vous que j’exagère
De mettre votre pull au vert
20/10/2021
Alors que Ludmila subit une mastectomie l’année dernière, une amie lui offre un cadeau inestimable: un sein en crochet! C’est une association Américaine Knitted Knockers qui organise la fabrication et la distribution et très vite séduite par la facilité d’utilisation et le confort de ce "néné » (comme il est appelé), elle décide de relayer l’initiative en Europe.
3 groupes se forment, un premier à la Baule qui va inspirer ceux de Mayenne et du Morbihan avec, à l’arrivée, plus d’une soixantaine de tricoteuses et crocheteuses bénévoles qui réalisent ces prothèses en France.
Attention tout est effectué de façon stricte et homologuée par les unités médicales avec lesquelles l’association est en relation. Les fils, 100 % coton et acryliques, ont été spécialement sélectionnés et référencés après de nombreux tests. Ils sont commandés par les tricoteuses et tricoteurs (il y a aussi des messieurs) dans les merceries partenaires. Le rembourrage et la prothèse tout entière ont été médicalement approuvés.
L’aspect primordial de ces «nénés»: ils sont entièrement gratuits et à disposition des femmes qui en font la demande. De surcroît, ils ne nécessitent pas un soutien-gorge spécialement adapté. La femme qui le porte garde sa lingerie d'avant, garde son identité. Ils sont également totalement lavables et permettent d’aller se baigner, ce qui n’est pas le cas des prothèses conventionnelles.
Chaque pièce est soigneusement contrôlée par un service qualité très exigeant, mais surtout elle est emballée avec soin et personnalisée avec le nom de sa tricoteuse qui met 2 à 3 heures pour réaliser la pièce.
Cette année c’est le premier «Octobre rose» pour le Knitted Knockers France de Ludmila et l’association est très sollicitée.
Il faut savoir que ce sont entre 150 et 200 «nénés» qui sont délivrés chaque mois aux services hospitaliers qui les commandent pour les patientes qui le souhaitent, ainsi qu’une dizaine expédiée à des particulières qui en font la demande directement à l’association.
Certaines femmes décident également de tricoter leur prothèse avec la recommandation de l’association. Une façon de se reconstruire et de se réapproprier son corps en le recréant de ses propres mains.
Ludmila, ainsi que les femmes et les hommes qui l’entourent, effectuent un travail considérable pour que cette opération soit avant tout une aventure humaine de soutien et d’échanges afin que les femmes atteintes de la maladie se sentent entourées et choyées.
Et parce que malheureusement ce n’est pas qu’en Octobre (même rose) mais toute l’année que l’association confectionne et livre ses «nénés», je vous transmets le lien pour la soutenir et en savoir plus.
Vos dons serviront à financer l'achat du rembourrage médical qui est fort couteux ainsi que les frais d'envoi (offert aux femmes qui reçoivent les prothèses) et de logistique.
https://www.helloasso.com/associations/knitted-knockers-france/formulaires/1/widget
11/10/2021
Camille, comme un tourbillon, est passionnée! Elle explore, cherche, teste, s’interroge, développe et fait des expériences. Son terrain favori: le cheveu. Depuis quelques années déjà, elle étudie le champ des possibles à partir de cette matière première disponible (car jetée et incinérée de nos jours) aux multiples qualités.
Au fil de notre conversation elle m’explique son parcours et dans l’énergie de la discussion relate tous azimuts :
Sa collaboration avec un artisan tapissier. Le savoir-faire de celui-ci mêlé aux connaissances qu’elle a acquises leur permettent de faire dialoguer cheveux et technique. C’est ainsi qu’ils regarnissent des chaises en remplaçant le crin par un amalgame capillaire.
Sa participation au projet Ukronie à Toulouse: un appel à projets innovants visant à réduire l’emprunte carbone dans l’habitat. A cette occasion, elle développe une briquette issue de l'interaction moléculaire entre le kaolin, argile brique adobe et cheveux. Le résultat lui confirme la propriété isolante et structurante de la fibre. Ces briques ont ensuite été montées en dôme pour réaliser un petit habitat présenté en juin 2018 au jardin botanique de Toulouse.
La construction d’une cabane de structure métallique recouverte d’une sorte de «feutre de cheveux». Dans ce nid, isolé phoniquement, elle peut se lover, protégée du brouhaha estudiantin l’entourant et s’y retrouve pour aller de l’avant.
Aux Beaux-arts de Toulouse, comme une évidence, elle décide de dédier son mémoire aux cheveux, un sujet difficile à valoriser. Cela la renforce dans son envie de dépassement et de persuasion «Je dois mettre les bouchées doubles pour convaincre de la pertinence du sujet»
«L'écriture du mémoire, en vue de la réalisation du projet de diplôme, a été une étape durant laquelle j'ai tout mis à plat. Puis à partir de ce moment-là, l’envie de faire un fil et des textiles qui coïncidaient avec la problématique du mémoire».
Le projet devient concret lorsqu’elle récupère des ballots entiers de cheveux.
Commence alors une formidable épopée dans le Tarn et l’Ariège, faite de rencontres avec des artisans filateurs et tisseurs d’exception. L’émotion dans les échanges et la transmission de savoir-faire ancestraux avec, au bout, la mise au point d’un fil continu qui soit utilisable sur une machine à tricoter.
A l’arrivée une micro-série capsule de vêtements et d’accessoires réalisée à partir du cheveu !
«L'aboutissement de plusieurs années de travail personnel, de plusieurs mois d'échange et de recherches avec mes partenaires».
Aujourd’hui et jusqu’à fin Octobre une campagne de levée de fond est en cours pour
«financer une partie de la recherche et du développement et pérenniser le projet en créant une entreprise»
je vous engage vivement à aller en découvrir beaucoup plus et à participer !
crédit photo.@Camille Routélous ©Julie Cousse Photographe
24/09/2021
J'ai touché le fond de la piscine
Dans le petit pull marine
Tout déchiré aux coudes
Que j'ai pas voulu recoudre
Que tu m'avais donné
Je me sens tellement abandonnée
Y'a pas qu'au fond de la piscine Que mes yeux sont bleu marine Tu les avais repérés Sans qu'il y ait un regard Et t'avais rappliqué Maintenant je paie l'effet retard Avant de toucher le fond Je descends à reculons Sans trop savoir ce qui se passait dans le fond C'est plein de chlore au fond de la piscine
J'ai bu la tasse tchin tchin Comme c'est pour toi je m'en fous Je suis vraiment prête à tout Avaler que m'importe Si on me retrouve à moitié morte Noyée au fond de la piscine Personne ne te voyait Sous mon petit pull marine M'enlacer je t'embrassais Jusqu'au point de non-retour Plutôt limite de notre amour Avant de toucher le fond Je descends à reculons Sans trop savoir ce qui se passait dans le fond Viens vite au fond de la piscine Repêcher ta petite sardine L'empêcher de se noyer Au fond de toi la garder Petite sœur traqueuse De l'air de ton air amoureuse Si nous deux c'est au fond dans la piscine La deux des magazines Se chargera de notre cas Et je n'aurai plus qu'à Mettre des verres fumés Pour montrer tout ce que je veux cacher Retrouve-moi au fond de la piscine Avant que ça m'assassine De continuer sans toi Tu peux compter sur moi Je te referai plus le plan de la star Qui a toujours ses coups de cafard
J'ai touché le fond de la piscine Dans ton petit pull marine
Isabelle ADJANI : Pull marine Paroles et musique : Gainsbourg/Adjani
et un clip mythique réalisé par Luc Besson à redécouvrir
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